Devenir Oiseau. Inspiré et influencé par L’Air et les Songes de Gaston Bachelard. Cette collection interroge le rêve de vol de l’Homme, entreprend d’explorer l’hybridation et la libération de la gravité, en jouant avec la maille, des techniques de dentelle et la structure du tailleur.

Guillaume Lelasseux, photographer | Ava Fischbach, model
Par sa substance, en effet, le rêve de vol est soumis à la dialectique de la légèreté et de la lourdeur.
Gaston Bachelard, L’Air et les Songes, Essai sur l’imagination du mouvement, p40.

Si l’on s’en tient aux propos de Gaston Bachelard, « le vol onirique naturel, le vol positif
qui est notre oeuvre nocturne n’est pas un vol rythmé, il a la continuité et l’histoire
d’un élan, il est la création rapide d’un instant dynamisé. Dès lors, la seule rationalisation,
par l’image des ailes, qui puisse être d’accord avec l’expérience dynamique
primitive, c’est l’aile au talon, ce sont les ailerons de Mercure, le voyageur nocturne.»

Ainsi l’on doit composer le caractère esthétique du rêve de vol au niveau du bas du
corps, le vol onirique doit être une impulsion qui vient du sol, un élancement. Mais
ne traiter que cette imagerie de la poétique des ailes serait faire fi des signes allégoriques
du vol, ne pas contenter la tradition et la logique. Il devient alors nécessaire
de situer une partie du travail dans des régions plus élevées et de palier à la lourdeur
du placement par des suggestions dynamiques ainsi que le conseille Mlle Jeanne
Villette; le peintre ou le sculpteur donnera «à la forme des proportions élancées
dont il accentue l’effet par un jeu de draperies simple où la droite domine. Le regard
suit ces lignes ascensionnelles et oublie le poids de la matière». L’élancement doit
être présent dans la forme pour suivre l’imagination aérienne, malgré l’entrave on
doit pouvoir imaginer une possibilité de libération, d’émancipation.

Suite du portfolio à venir.